La juste mesure commence par ceci : se laisser toucher, mais pas affecter. Étant incarné dans la matière, celle-ci reste notre terrain d’expérience. La matière a donc une grande utilité pour notre évolution spirituelle. N’étant pas des êtres matériels voulant avoir une expérience spirituelle, mais plutôt des êtres spirituels ayant à subir une expérience de la matière, il nous faut s’y impliquer tout en s’en libérant…
L’intensité de l’expérience matérielle se doit d’être assez intense pour affecter la psyché et atteindre l’âme, donc nous emmener à changer intérieurement, nous métamorphoser. Mais si cette intensité est trop forte, sans dimension qui lui est supérieure, la matière nous submerge : le plaisir ou la souffrance nous bloquent et nous enfoncent encore plus dans le spectacle des illusions terrestres. La dimension initiatique est alors manquée : les êtres demeurent attachés au plaisir ou bloqués par la peur. L’emprisonnement se maintient, et toute possibilité de libération s’éloigne.
Maintenir cet équilibre entre implication et libération, entre investissement et détachement est très difficile, car cette ligne de crête est étroite et instable. Chaque instant est différent.
Mais cet équilibre est très important, car il détermine la justesse de notre incarnation et notre évolution spirituelle grâce à notre expérience dans la matière. Ce juste rapport avec la matière est le suivant : s’y impliquer tout en s’en libérant.
Quand l’être renonce à ses rapports empiriques aux choses et aux êtres, quand il prend du recul sur sa réalité objective : alors seulement il peut discerner Dieu comme étant la seule source de ses expériences. Il peut également discerner son intériorité comme étant sa seule source de ses expériences. Il se pose alors dans sa conscience spirituelle.
Si les moments de plaisir ne lui ont pas permis ce changement de rapport à sa réalité et à lui-même, une crise le forcera à effectuer ce pas. Ce recul qu’il accomplit le met en distance vis-à-vis du monde matériel, mais en même temps le rapproche du monde spirituel. L’être peut sentir la grâce divine quand il reconnait les lois créatives à l’œuvre et peut alors coopérer avec elles.
Je propose des accompagnements prenant en compte ces sujets.