La nature est le miroir du divin. Elle en est son reflet visible.
En elle se révèlent les cycles, expressions temporelles de l’éternité.
Nous sommes une partie de la nature, donc ses cycles éternels doivent se refléter en nous, nous transformer et nous initier tout au long de notre vie : les 4 saisons deviennent alors les 4 âges du cycle de la conscience. Naissance créatrice, croissance, épanouissement, déclin, mort… et renaissance.
Chaque saison possède sa tonalité, son enseignement à la fois universel et intime. Plus nous vieillissons, plus nous pouvons ressentir ces cycles résonner en nous, et nous servir à notre propre miroir intérieur. L’être caresse ses profondeurs psychiques et spirituelles en contemplant la nature.
L’automne est une saison à la fois redoutée et attendue : redoutée par les hédonistes du soleil et de la chaleur qui y voient la fin de l’été. Mais attendue par les romantiques et les nostalgiques, car elle touche leur aspirations à l’intériorisation et au spleen.
De l’homogénéité verte et triomphante de la belle saison ; les plantes meurent et les arbres se déshabillent dans un patchwork de couleurs. De la pleine santé uniforme, le déclin laisse apparaître une diversité d’apparences et de reflets. Du sommet estival des êtres ne laissant paraître le plus souvent que conformisme et similarité, peut se déployer les contrastes entre les êtres lors du déclin et de la mort initiatique.
Certains arbres se déshabillent de leurs feuilles, d’autres les conservent immuables. Certains êtres ralentissent, s’intériorisent et se laissent toucher par le renoncement de l’été et d’une partie d’eux-mêmes. D’autres conservent intacte leur rapport au monde et à eux-mêmes, comme si la saison n’avait pas changé.
Car l’automne est une mort symbolique; après la dormance des graines durant l’hiver et la nudité des arbres, la vie reprendra lors du réveil de la nature au printemps. C’est aussi une putréfaction des feuilles, qui se métamorphoseront lentement en humus ; car nos aspects les plus noirs et les plus bas peuvent faire émerger les plus belles des nouvelles vies, mais à condition qu’ils soient donnés à la terre.
C’est donc une mort initiatique, car passagère et partielle, mais également si nécessaire et glorieuse. Car les parties de nous mêmes que l’on abandonne peuvent servir de terreau à notre renaissance. Notre renouveau requiert un ralentissement, un détachement, un renoncement préalables. La puissance de notre printemps proviendra de la force et l’entièreté de notre automne intérieur. Ce qui se meurt en nous renaîtra transfiguré plus tard. Tout se joue durant cette période de l’automne.
C’est l’un des enseignements de cette saison.