Nous sommes éclairés vaguement par les outils dont dispose la conscience pour avancer dans l’obscurité des mystères de la vie : l’âme, le cœur, l’intellect. C’est un voyage solitaire, mais nécessitant la rencontre humaine. C’est un voyage commun à tous les êtres humains, mais unique à chacun. C’est une évolution individuelle qui fait progresser le collectif.

Car nous sommes tous en pèlerinage vers le mystère, durant un long voyage spirituel dans un pays de vérités sacrées ne pouvant être connues que par un contact direct. Le fait même de naître nous met déjà sur le chemin, ou plutôt sur le sentier qu’une seule personne devra tracer : soi-même. Le mot pèlerin est malheureusement chargé de sens historique et de poids religieux, mais il reste d’une actualité constante : le pèlerin voyage dans les confins de territoires lointains, secrets et sacrés. Une seule condition est exigée : être vivant et le rester. Pas de vocation particulière ni de moment précis, juste progresser dans l’existence, choisir ses directions et subir les aléas du voyage, faire preuve de volonté et d’adaptation. Et le plus important : le but de ce voyage n’est que secondaire. Seul compte l’accomplissement de l’être et son retour en conscience vers l’absolu, la source.

Le mot mystère, lui, est trouvé dans les écoles dite des mystères, composé de disciple étudiant l’ésotérisme et les sciences holistiques. C’est néanmoins une vérité secrète et sacrée, insaisissable par la compréhension intellectuelle conventionnelle. Cette vérité ne peut être connue que par la révélation intérieure, par le contact direct. Il est question ici d’apprendre et de comprendre non par analyse intellectuelle, mais par transformation intérieure, absorption et fusion. Le pèlerin et le mystère ne font alors plus qu’un, ils s’unissent.

Au fur et à mesure que le chemin se déploie, des réponses sont apportées, mais d’autres questions encore plus profondes apparaissent. Le but final n’est en fait que le pèlerin lui-même, en route vers le cœur de son être. Car le monde est la projection de nous-mêmes, notre implication et nos identifications à ces illusions nous empêchant de le voir tel qu’il est. Le pèlerin en chemin voit de plus en plus ce monde, et donc lui-même. La connaissance de la réalité passe avant tout et d’abord par la connaissance de soi. Plus le pèlerin chemine en lui-même, et plus il pourra appréhender les mystères de la réalité extérieure.