Selon Carl Jung : « l’ombre décrit la part de la psyché que l’individu préfère ignorer. Il contient la partie niée du Soi. Chacun porte en lui sa part d’ombre. Au moins elle est incarnée au sein de la vie consciente, au plus elle est noire et dense. Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire ».
L’ombre c’est la moitié de soi et de la vie, comme la nuit est la moitié d’une journée.
Symboliquement, notre ombre peut être représentée par un monstre à affronter, un dragon à combattre, un ennemi imaginaire à faire face ; ces bêtes affreuses n’étant que la projection extérieure de notre part d’ombre intérieure. Cette ombre cachée et inconsciente peut être également projetée extérieurement par des jugements, peurs, préjugés sur des personnes ou des peuples…. Et une crise va forcément faire (re)surgir nos ombres, tant individuellement que collectivement.
L’être humain moderne peut essayer de passer sa vie en tentant d’ignorer son ombre, par notamment des activités incessantes le maintenant continuellement à l’extérieur de lui-même, bien loin de son ombre. Bloquer et rejeter son ombre provoque de nombreux déséquilibres et perversions.
Une crise peut mettre fin brutalement au tintamarre et le mettre face à lui-même et à l’immensité parfois angoissante de son univers intérieur. Les ennemis et dangers, déjà potentiellement présents durant les temps heureux et pacifiques, peuvent prendre une tournure omniprésente et particulièrement anxiogène durant les temps de crises. Des crises ne peuvent qu’exacerber les projections de nos ombres et donc nous forcer à y faire face.