On peut l’appeler également volonté divine, universelle, cosmique… C’est à dire une volonté se situant au-delà du plan humain, mais s’exprimant à travers lui. Les gnostiques l’appellent Epinoïa: ils la définissent comme « l’après-pensée du Père », portée par la déesse Sophia; afin de rectifier les erreurs de sa création et contrer les pouvoirs des archontes.
Sa fonction est d’éveiller, de rappeler aux hommes leurs origines divines et l’unité de la source, de préserver la connaissance contre l’ignorance et l’oubli. Elle est présente en chacun de nous, éveille les endormis et croît par le pouvoir de l’imagination.
Le terme latin est Numen: signifiant divinité, présence divine, volonté divine. C’est le pouvoir divin auquel tout obéit. Ce terme a été repris par Rudof OTTO et Carl Gustav JUNG pour donner numineux: c‘est ce qui saisit l’individu, ce qui venant « d’ailleurs » lui donne le sentiment d’être dépendant à l’égard d’un « tout Autre ». C’est un sentiment de présence absolue, une présence divine. Il est à la fois mystère et terreur, c’est ce qu’OTTO appelle le mysterium tremendum. L’expérience numineuse est pour lui l’expérience affective du sacré.
Dans la doctrine de KANT c’est le noumène (opposé du phénomènal), le monde nouménal: l‘âme substance à qui tout est attribué et qui ne peut se connaître ou s’apercevoir elle-même à titre de substance ou de chose pensante. L’enseignement théosophique indique que tout phénomène a ses racines dans le noumène. Le monde phénomènal dans son entiéreté est une réflection du monde noumènal. C’est le monde de l’unité phytagorienne qui rend possible la diversité du monde du phénomène.
En fait, cette volonté est présente partout et depuis toujours: elle est cette force consciente animant chacune de nos cellules, poussant les végétaux à croître, organisant la danse des planètes, agissant dans nos actes….
Toute volonté est forcément divine, car donné aux hommes par la création pour expérimenter le libre arbitre. Mais est-elle utilisé par nos impulsions matérielles / égotiques ou nos aspirations au-delà de notre personnalité? Tout est possible et autorisé, mais la seconde catégorie exerce la volonté sur un plan supérieur; au delà de notre mental.
Car la volonté personnelle pose la question du libre arbitre. Quel est notre véritable degré de libre arbitre? Sommes nous vraiment libre de choisir ou sommes nous prisonnier de la causalité?
II y a deux approches distinctes;
– un être humain actif maître de son destin.
– un être humain passif soumis à des lois le dépassant.
La part de notre volonté personnelle (donc de notre libre arbitre) différe dans ces deux approches plus par leur degré que leur nature.
Parfois, la volonté personnelle semble très limitée, voire semblable à un mur: nos évènements de vie semblent suivre une trame imposée. Parfois, nos choix de vie entraînent facilité, succès et plus encore.
Volonté personnelle ou impersonnelle: ces 2 volontés ne peuvent s’exercer séparement. Une volonté purement égotique nous force à plier la réalité selon notre mental, à nous bloquer dans l’immaturité et l’hypertropie de notre petit moi. une volonté « seulement divine » peut mener à l’oubli total de soi, à l’illusion et au fanatisme.
La sagesse nous oriente vers le juste milieu, où notre évolution terrestre sert le plan divin, où s’établit une résonance entre la personnalité humaine et l’impersonnalité divine. La personnalité n’est alors plus le maître à bord, mais le serviteur de l’âme.
Nous ne pourrons jamais comprendre le plan divin, encore moins le dominer! Par contre, nous pouvons entrer en relation avec lui grâce à notre volonté.