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Le Gamelan est la musique traditionnelle des îles indonésiennes de Java et de Bali.
Le jour où Claude Debussy entendit de la musique Javanaise à l’exposition de Paris en 1889 semble avoir été le début de la musique du 20eme siècle. L’accélération des communications et des confrontations culturelles devinrent un point focal des expressions musicales, dont le Gamelan semble avoir joué une influence significative.
En 1580, l’explorateur Sir Francis Drake navigua jusqu’à la côte sud de l’île de Java, où il écouta une musique « vraiment étrange, dont le son était plaisant et délicieux ». Le gouverneur de Java Thomas Stamford Raffles retourna du sud est asiatique avec 2 collections d’instruments gamelan. En 1817, il écrivit: « c’est l’harmonie et le plaisir du son de tous les instruments unis, qui donne à la musique de Java son caractère particulier. Il y a une ressemblance à la plus vieille musique d’Ecosse ». En 1937, Leonard Huinzinga exprima la nature de cette musique « qui ne créé pas de chanson, mais un état ».
Durant son séjours sur cette île, le compositeur Colin McPhee fait l’expérience des sentiments ambivalents provoqués par cette musique unique: « brillant et sombre à la fois, cette musique maussade semble exprimer une nouvelle agitation spirituelle, une impatience et un manque de direction, car elle était imprévisible comme le jeu intermittent de la lumière du soleil par un jour nuageux ». McPhee était un pionner qui allait tomber sous le sortilège de la musique indonésienne.
C’est courant pour le Gamelan de jouer des jours et des nuits d’affilée. Ces longs cycles rythmiques et ces développements spontanés permet à l’audience de varier leurs concentrations: écoute intense, même hypnotique, peuvent être alternés par des épisodes d’écoute passive, de repas, de pauses, de sommeil…
Des influences du Gamelan peuvent être détectés dans les oeuvres de John Cage, Harry Partch, Lou Harrisson, Steve Reich, Terry Riley, Paul Schutze…. Le courant musical minimaliste puise ses origines dans cette esprit.
En écoutant ces sonorités et ces rythmes, s’ouvrent à nous un monde flottant, une émergence insaisissable et indéfinissable de formes, une pluie sonore d’étoiles tapotant la voûte céleste…