De toutes les peurs, la mort (symbolique ou physique) est la plus forte. Son évocation et sa vision provoquent de la terreur et du rejet. Le dernier ennemi à vaincre serait donc la mort. Mais imaginons qu’il serait possible de vaincre justement la mort et vivre indéfiniment dans les formes servant de véhicules physiques. Ceci paralyserait l’évolution et détruirait les lois des cycles de naissance – croissance – apogée – déclin – mort – renaissance…

La force divine s’exprime à la fois dans la création, la maintenance et la destruction de la forme. La grande loi de la vie est caractérisée par ce triptyque existentiel aussi universel qu’immuable. La perspective supérieure divine est indifférente à la naissance ou la mort, qui ne sont que 2 aspects de la même force. La création et la destruction restent les 2 faces de la même pièce de l’absolu. Le ternaire ultime est donc le créateur, le préserveur et le destructeur.

Sans la destruction cyclique de la forme, il ne pourrait pas y avoir de renouveau de la vie dans des formes plus hautes et plus évoluées. La vie serait emprisonnée pour toujours dans la matière, et pour le coup étouffée dans sa propre mort bien réelle. La vie resterait limitée, figée et cristallisée, incapable d’une quelconque transformation.

La liberté de la force de vie réside dans sa délivrance périodique de la forme, lui permettant de se renouveler lors de ses multiples incarnations. Ce passage de la mort, qu’il puisse concerner une fleur, un projet, une civilisation ou une période quelconque de vie, est la conclusion d’un cycle. Lorsque l’esprit animant la matière a accompli son cycle d’expérience, il retrouve la liberté afin de trouver d’autres formes lui correspondant.