La politique et la religion partagent certaines mêmes limitations: le sauveur et l’utopie. D’un côte, c’est un monde meilleur à espérer et un sauveur à élire. D’un autre côté, c’est le paradis à gagner et un messie à accueillir.
Attention! Il ne s’agit pas de les critiquer, mais de questionner notre relation avec eux. Faire évoluer notre rapport à la société (notamment le politique et la religion) fait évoluer notre rapport au monde.

L’être humain a toujours eu besoin d’aspirer à un monde meilleur, ici bas ou dans les cieux: lointain souvenir de l’unité parfaite d’avant la chute dans la dualité. Ses aspirations profondes légitimes peuvent être utilisées par un pouvoir temporel pour enfermer les êtres dans un état de soumission. Dépasser ces conditionnements, c’est gagner en liberté et avancer sur son sentier de vie.
L’utopie sociétale et l’accueil messianique ne seront jamais exaucés; ils ne correspondront jamais aux aspirations de l’âme et à nos projections subconscientes. Ce sont donc des instruments de contrôle d’un empire servant à annihiler la puissance d’un être souverain. Ceci permet d’enfermer les sujets dans une dépendance aux formes de pouvoir extérieures. Leurs pouvoirs sur nous prend racine dans nos profondeurs intérieures. Faire le deuil des utopies collectivistes, c’est mûrir et ouvrir la voie de la conscience individuelle.

Ce n’est pas rejeter la religion ni la politique (ce serait jeter le bébé avec l’eau du bain), car ils sont bien utiles à l’organisation des êtres et des civilisations! Mais c’est pouvoir leur accorder une juste place dans nos vies. On y épargnera des inévitables futures déceptions et gagnera en autonomie. On pourra quitter la mentalité de la multitude et penser de manière indépendante.
Tant que nos états émotionnels intérieurs seront dépendants d’évènements extérieurs, nous serons perdant. Tant que nous vénérerons les idoles factices du système (sport, médias, culture…) et ses faux experts (sciences, économie…) nous serons perdant. Nous continuerons à ignorer notre puissance intérieure en la déléguant à une autorité extérieure. Nous continuerons à vivre à la surface de notre être sans ressentir nos émotions profondes puisant leur source dans notre essence divine.

Il faut que le monde puisse continuer à nous toucher; il ne s’agit pas de s’en fermer. Mais il ne doit pas déterminer totalement nos passions personnelles; en y étant la source unique. Ne plus être dépendant d’un système extérieur, c’est trouver la source principale de notre volonté en nous; c’est faire de notre puissance intérieure le carburant de notre moteur individuel.
Equilibrer l’intériorité et l’extérieur devrait être le pivot sur lequel bâtir nos vies. Ressentir l’intérieur comme la cause et l’extérieur comme l’effet n’en serait que mieux.
Les évènement extérieurs peuvent nous toucher sans nous affecter, peuvent nous influencer sans dévier notre boussole intérieure. Quelle grande différence sur le chemin de conscience! Le bateau de notre existence cesse de voguer au fil des vents et maintient alors le cap vers notre libération.