Les théories du complot abondent et enflamment les débats. Mais en général, une chose (que ce soit un objet ou une abstraction) est moins importante que notre relation à cette même chose. Car cette relation révèle à la fois nous-mêmes et notre relation à la réalité. Que ces théories soient vraies ou pas n’est pas la question, l’essentiel étant encore une fois notre relation à nous-mêmes, à notre environnement et à notre vérité. Cet article n’est pas consacré à la théorie du complot, mais à notre relation à ce sujet, source de connaissance de soi.

Percevoir de nouvelles perspectives de notre réalité peut nous aider à percevoir les problèmes et les solutions de nos vies plus clairement. Et enfin s’y relier peut nous soulager dans nos souffrances et nous aider à transcender les périodes difficiles de crises.

 

Voici donc quatre niveaux de perspectives généraux de la théorie du complot, qui sont autant de rapports au monde.

 

Perspective 1. La réalité officielle : regroupe l’ensemble des opinions et des faits décrits dans les médias de masse, les personnalités de la politique et du show-biz, la science mainstream, les mouvements culturels modernes. Il est au final très cohérent et omniprésent. C’est le domaine des bien-pensants et des normo-pensants. Dans ce monde, les crises économiques surviennent à cause de bulles spéculatives involontaires et momentanées ou de dangereux virus. Les désastres environnementaux, les bouleversements climatiques, les guerres et les dérives sociétales peuvent être résolus par de bonnes volontés personnelles, du militantisme ou des acteurs politiques salvateurs. Grâce à de nouvelles lois, de la fiscalité supplémentaire, des innovations technologiques et sociétales, les problèmes peuvent être résolus. Nous sommes tous libres et les futurs utopiques se réaliseront. Les mots clés sont : sommeil, ignorance illusion.

 

Perspective 2. La réalité non officielle : regroupe l’ensemble des opinions, des spéculations et des données dites « conspirationnistes ». Ce terme a été inventé par une célèbre agence de renseignements américaine en trois lettres dans les années soixante pour étiqueter toute forme de narration remettant en question le discours officiel. Dans cette perspective, la plupart des gouvernements sont profondément corrompus depuis des siècles voire des millénaires, tout est faux. C’est le domaine opaque des think-tanks, des sociétés secrètes et des élites oligarchiques façonnant le monde. Nous sommes tous esclaves et les futurs dystopiques se réaliseront. Les mots clefs sont : réveil, manipulation, contrôle de l’esprit.

Est-ce vrai ? Peu importe. Ceci a moins d’importance que la relation que nous établissons avec cette perspective. Nos relations avec cette couche de réalité peuvent apporter du sens aux crises que nous traversons, car elles révèlent un monde occulte malveillant. Entrer en relation avec cette perspective élargit notre expérience terrestre, mais reste néanmoins dramatique, matérialiste et temporelle. En ouvrant une nouvelle face de la réalité visible, elle reste malgré cela dans une vision duale. En apportant une alternative à la réalité officielle, elle ne la dépasse pas. Du moins, elle reste horizontale et n’ouvre pas à la verticalité des mondes spirituels. Si spirituel il y a dans cette perspective 2, cela reste inversé… Il nous faut percevoir l’unité au delà de la dualité : c’est une vérité fondamentale qui peut s’appliquer à tous les niveaux. Et ceci nous mène à…

 

Perspective 3. L’unité englobant les perspectives officielles et non officielles : au delà des dualités, s’étend leur cause première. La hiérarchie des réalités s’élève d’un cran. Le monde s’avère bien plus merveilleux et surprenant. Le monde ne devient alors qu’une scène de théâtre, un hologramme d’illusions et d’expériences. Le monde n’est plus une zone de conflits entre la tyrannie et la liberté, mais un plan de conscience à travers lequel les grands principes éternels, indissociables du bien et du mal, se rencontrent et y établissent des tensions. Ce drame atemporel se joue également et surtout au cœur de l’être humain, pour lui forcer à discriminer le bien et le mal, à faire des choix et à se positionner vis à vis du divin. Les tensions et les guerres du monde sont des batailles intérieures entre le mental et le cœur, entre la peur et l’amour. Ce niveau de perspective peut apporter la paix, car il se situe au dessus des deux versions matérialistes de la réalité entrant en conflit. Que les effondrements soient volontaires ou pas, ils sont dans tous les cas justes car ils permettent d’entrer en relation avec de nouvelles facettes de la réalité, d’agrandir nos champs de conscience. Les mots clefs sont : éveil, harmonie, équilibre.

 

Perspective 4. L’absolu : s’il ne fallait garder qu’une seule vérité, qu’une seule perspective vraiment réelle, ce serait celle-là. En fait, c’est la seule réalité car elle les englobe toutes. C’est la seule vérité car elle les contient toutes. Elle peut s’appeler la source, Dieu, la cause première, le Tao… Dans cette perspective, l’être humain est un dieu en devenir qui est poussé à des challenges et des examens. Tel un étudiant ou un apprenti, il est testé par amour afin de stimuler l’excellence et le faire évoluer. Dans cette perspective, l’être humain est en fait un être spirituel éternel qui a choisi de s’incarner durant des périodes troublées afin de garantir un retour d’expérience maximal et une évolution optimale. Il n’y a plus de peur ni de doutes à avoir car tout est juste. C’est la seule réalité ouvrant à l’amour inconditionné et pur, apportant un sens véritable et des solutions aux grands questionnements de la vie. Les souffrances et les effondrements sont alors incroyablement justes, ils s’inscrivent dans un grand jeu d’illusions qui se joue sur terre durant le temps d’un cycle. Les mots clefs sont : accomplissement, conscience, éternité.

Ces quatre perspectives peuvent être classées comme l’évolution d’une vie humaine :

 

perspective 1 l’enfance : les vérités des adultes sont perçues comme absolues, les mensonges sont acceptés comme vrais.

perspective 2 l’adolescence : l’adulte en devenir se réveille et se rebelle contre ses parents en créant un narratif alternatif lui permettant de se construire une identité nouvelle.

perspective 3 l’âge adulte : l’être se stabilise au delà des croyances infantiles et des oppositions adolescentes. Il s’éveille et mûrit.

perspective 4 la sagesse de la vieillesse : il a dépassé toutes les illusions qui régissaient sa vie, trouve les réponses à ses grandes questions et regarde l’existence avec un certain détachement.

 

Ce qui compte le plus, répétons-le, c’est la relation que chacun de nous peut établir avec ces différents niveaux de perspectives, afin de donner un nouveau sens aux problèmes rencontrés dans la vie. Ce ne sont pas des dogmes ni des vérités, mais des rapports à la réalité pouvant diminuer la brutalité des crises et des effondrements, et y dessiner un plan plus grand à l’œuvre. Ce plan est alors amour pur.

Appréhender les souffrances humaines comme une force d’amour de l’absolu peut sembler difficile, mais ce serait ignorer les buts ultimes que sont des tests nous forçant à nous positionner et nous élever dans l’échelle de la conscience. C‘est le divin nous donnant un enseignement par les crises. Car l’être humain est destiné à devenir un dieu. Mais tous ne réussiront pas.

Bien que nous soyons tous UN de par notre origine et notre essence, chacun de nous est une expression unique de la vie de par sa forme, sa fonction, ses caractéristiques, sa polarité et l’intensité de son étincelle divine. Ayant un chemin de vie unique, chacun utilisera sa conscience et son libre arbitre différemment en fonction de nombreux paramètres, dont les circonstances de vie. Nous sommes comme unifiés au tronc, mais divers au niveau des branchages. Nous sommes en fait une diversité unifiée : unis par notre source existentielle commune et des crises collectives, mais séparés par nos chemins de vie et nos réactions face à ces crises.

Car bien que l’être humain soit globalement un individu grégaire, faisant constamment partie de sociétés et de civilisations, il naît et meurt seul. Il devra faire ses choix et s’unira de manière intime à ces différentes perspectives.

 

Et c’est bien les effets des crises qui différencient les êtres de par leurs réactions, renforçant les forts mais affaiblissant les faibles, poussant les êtres vertueux à se dépasser encore plus afin de pouvoir dépasser ces crises. Mais entraînant les êtres fragiles dans la peur, la prédation ou la survie.

Les forts s’élèvent, les faibles chutent. Percevoir derrière l’extrême violence des destructions et des drames cette force divine à l’œuvre nous forçant à faire des choix et à évoluer est un basculement de conscience significatif.

Pouvoir entrer en relation avec la perspective 4 modifie profondément notre rapport au monde et à la réalité.

La relation est donc fondamentale car elle met en résonance l’être avec cette perspective et va donc déterminer en miroir son niveau de résonance avec son essence intérieure.

 

– la perspective 1 : le sommeil, l’illusion. L’être est un enfant, il reste à ce niveau. C’est le point de départ de chacun de nous, tout reste à savoir si nous y resterons toute notre vie ou pas.

– la perspective 2 : le réveil brutal. Il se met en résonance avec la noirceur du monde. Il ne faut pas y investir trop de temps ni d’énergie car il devient alors ce qu’il énonce ou combat. Cette étape est néanmoins indispensable dans la maturité spirituelle, l’acceptation de l’ombre et son dépassement.

– la perspective 3. Il intègre la totalité du monde et tend vers l’unité, il réunit en lui sa lumière et son ombre.

– la perspective 4. Il dépasse sa propre unité et accède à sa part éternelle, la source de sa réalité et de son être. Toucher la réalité éternelle revient à toucher son essence divine intérieure et éternelle. Il rentre en résonance avec sa propre éternité.

 

Tout est alors relation et résonance, menant à la compréhension profonde d’une situation permettant son dépassement, menant à l’harmonie authentique avec les causes d’une situation donnée, car les véritables causes d‘un effondrement sont ancrées dans l’éternité de notre réalité.

La crise l’a d’abord aidé à rechercher une alternative à la version officielle de sa réalité. Après avoir exploré le complot, il unit les deux réalités officielles et officieuses et les transcende. La crise le pousse encore plus en lui-même, en continuant à le forcer à rechercher une cause première, non pas au chaos apparent, mais à sa réalité matérielle.

La crise le pousse jusqu’au bord du précipice de son existence ; il devra alors renoncer à toutes ses possessions, à toutes ses illusions, mais aussi et surtout à sa propre vie. Ayant dépassé l’acceptation de sa mort, il peut enfin accéder à sa part éternelle. Ce n’est pas un processus intellectuel, ni partiel. C’est une initiation qui le transforme totalement, car tout son être est impacté. Il ne peut alors rentrer que totalement en harmonie avec chacune des perspectives, c’est l’unique manière de les accepter et de les intégrer : les penser, les ressentir et enfin agir en fonction d’elles.

La tête, le cœur puis le bassin : l’intellect afin de les comprendre, le ressenti afin de les absorber et la volonté afin de diriger ses décisions et sa vie à partir de chacune d’elle.

A chaque étape, c’est la relation complète intellect – ressenti – volonté qui permettra le dépassement de l’étape précédente et l’évolution à l’étape suivante. L’être humain coupé de ces perspectives reste limité. En s’y reliant, il va plus loin hors de lui-même et également en lui-même. Cette relation profonde est la condition de l’harmonie et de la transformation de la conscience.

Chaque perspective prise isolément ne signifie rien pour l’évolution de la conscience humaine : ce sont des principes qui existent par eux-mêmes et qui sont voués à conserver leur nature. L’être humain, entité négligeable face à ces principes puissants, possède néanmoins un avantage unique : de par son essence divine et son enveloppe organique, il a un grand potentiel de choix et de progression, son sceptre de conscience est bien plus large car il peut inclure ou exclure plusieurs tonalités positives ou négatives, et se placer sur n’importe quel barreau de l’échelle de conscience auquel il a accès.

En rentrant en résonance volontairement avec certaines de ces perspectives, par choix et non par déterminisme, par volonté et non par ignorance, se crée un lien énergétique. Ce lien est en quelque sorte une boucle de feedback augmentant les probabilités de vivre une vie en accord avec ces perspectives, ajustant ses lignes temporelles individuelles avec les fréquences qu’elles contiennent. Même la perspective 1 faite d’ignorance et de passivité est également un choix ; en effet chacun de nous aura au moins une fois dans sa vie eu l’opportunité de se réveiller et acquérir les connaissances menant aux perspectives suivantes. Ne pas l’avoir fait est un choix de rester dans cette première perspective.

 

Le spectre de fréquences vibratoire auxquelles on s’associe indique la qualité de notre chemin d’apprentissage, notre tempérament, notre nature émotionnelle et notre niveau global de réactivité ou de maîtrise de soi.

– Plus cette gamme est basse, plus nous existons sur un niveau de passivité ou de réactivité mécaniques, de survie, d’instabilités émotionnelles. Nos possibilités de choix sont très limitées et nous évoluons par la douleur. L’intensité de la douleur est nécessaire pour réveiller la conscience endormie. Face à des crises, la peur génère un retour de peur.

– Plus cette gamme est haute, plus nous avons tendance à devenir consciemment actif au lieu d’être passif ou réactif. Au plus nous sommes élevés, au moins nous sommes victimes d’impulsions primaires, de manipulations ou d’hystérie. Ceux ayant une fréquence vibratoire élevée sont connectés aux perspectives 3 ou 4, ils sont émotionnellement stables, enracinés dans le réel et rayonnent de bonnes vibrations. Ils grandissent par des expériences de vie plus douces, voire même grâce à l’expérience de leurs semblables, permettant de leur épargner toute forme de douleur personnelle. Face à des crises, l’amour génère un retour d’amour.

Par la résonance, l’être ajuste sa signature vibratoire globale et détermine par affinité quels thèmes d’expériences il va attirer et créer.

 

– La perspective 1 limitera l’être à des fréquences correspondant au système de pouvoir dominant. Sa vie restera bien adaptée et conforme à la société. Ce sera une vie d’ignorance mais néanmoins confortable, voire même brillante selon les critères du moment. Mais les crises le frapperont par surprise et l’affecteront profondément, car il n’aura aucun sens à donner à tout cela. Il sera facilement manipulable et subira un joug tyrannique qui emprisonnera son âme. Il arrivera à la fin de ses jours sans avoir rien appris, ni compris du réel. Le cycle achevé des illusions, il redeviendra poussière et ce sera alors une vie neutre au regard de la création.

 

– La perspective 2 limitera l’être à des fréquences correspondant aux réalités occultes du monde. Sa vie sera rythmée par les découvertes des horreurs que cachent le décor. Ce sera une vie inconfortable, une vie de peur, faite de réveils et de prises de conscience. Il arrivera à la fin de ses jours en ayant découvert la face cachée du monde et les véritables instigateurs des crises. Il aura appris à esquiver les menaces, à comprendre les véritables enjeux occultes du pouvoir et à se protéger des tyrannies.

 

– La perspective 3 ouvrira l’être à des fréquences bien plus hautes. Sa vie sera guidée par des principes supérieurs auxquelles adhère l’âme, intégrant et dépassant les deux perspectives précédentes de bien et de mal. Ce sera une vie de connaissances réellement évolutive, faite d’éveils et de discernements. Il arrivera à la fin de ses jours connecté à des énergies supérieures à la dualité de ce bas monde, ouvert à l’inclusivité. Il aura donné un sens supérieur aux conflits et aux guerres, il aura pu les éviter ou du moins les désinvestir émotionnellement, et deviner qu’ils servent un dessein supérieur.

 

– La perspective 4 est la plus élevée et la plus difficile des fréquences à contacter. Sa vie sera fécondée par la contemplation du créateur. Le monde ne ressemble alors plus du tout à ce qu’il paraît, et cette perception est radicale et irréversible pour celui qui a les yeux ouverts. Il aura approché ce plan divin graduellement, et certainement que partiellement. Il se sera détaché de sa propre vie et se sera libéré des drames de ce bas monde, sentant constamment un plan bien supérieur à l’œuvre. Il aura ressenti l’amour de la vérité se cachant derrière les merveilles et les horreurs. Il aura touché à l’amour véritable et n’aura pas vécu en vain.