Nous ne pourrons pas guérir notre monde: il est au-delà de toute possibilité de réparation. Nous ne pouvons pas faire marche arrière non plus; le passé est révolu et la marche de l’univers est inéxorable.
Mais si nous avons construit ce système; nous pouvons aussi le déconstruire.
Notre monde finira dans tous les cas; mais nous pouvons accélérer le processus de destruction en retirant notre consentement et notre énergie. Et favoriser l’émergence d’un nouveau système, en phase avec notre nouvelle conscience. Vouloir conserver la stabilité et le connu restera vain dans tous les cas; car nous ne pourrons jamais nous distinguer des forces divines bien longtemps…
Les cycles cosmiques de destruction / création sont aussi naturels qu’un arbre ou une poule. Les anciens modèles disparaissent, de nouveaux apparaissent. Ce qui est insoutenable descend, ce qui est soutenable monte.
Le monde ne peut pas se terminer; seulement l’illusion d’une certaine voie temporelle. Le traumatisme d’une destruction peut être une opportunité d’éveil à la perception de l’éternité de l’âme; une opportunité de fonder sa vie non plus sur l’avoir ou le paraître (dépendants du système temporel) mais sur l’être.
Ne pas se figer sur la mort de la forme, c’est pouvoir percevoir l’éternité dans le temps; c’est percevoir le temps métaphysique du cycle éternel de: naissance – croissance – mort dans la vie d’une fleur ou d’une civilisation. La destruction amène le nouveau, la régénération, la restauration de l’équilibre, l’harmonie.
La mort d’un vieux sage est-elle une tragédie? Oui si on s’arrête à la forme et au temps linéaire. Mais c’est aussi une magnifique transition, l’accomplissement d’un cycle, la conclusion naturelle d’une incarnation.
Notre monde n’est pas fait pour le repos ni pour la perfection; c’est un lieu pour apprendre. Embrasser l’harmonie des cycles, c’est inviter la croissance intérieure et la souveraineté spirituelle.