« Les avancées – spirituelles, scientifiques, culturelles – éclatent par des tensions. Les adeptes ont augmenté les tensions locales et globales pour préparer l’humanité à l’âge du verseau, créant ainsi les conditions idéales à une évolution spirituelle et une éventuelle restoration des mystères dans notre ère moderne »: présentation du livre de J. S. GORDON: The path of initiation (spiritual evolution and the restoration of the western mystery tradition).
Cette phrase m’a semblé tout d’abord fausse et terrible. Et pourtant:
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La tension génère de l’énergie
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L’énergie permet le mouvement et l’évolution
- Une société harmonieuse n’est pas évolutive
Le mal / l’adversaire / l’ennemi serait donc le garant de notre évolution. Sans lui, point de tension, donc pas d’évolution intérieure. La nature de la tension sert à révéler le potentiel énergétique et la direction du chemin possible d’évolution.
Bien sûr l’évolution peut survenir dans la douceur, l’équilibre et l’harmonie. Mais (malheureusement) les obstacles et les frustrations catalysent la volonté et nous poussent à nous dépasser; sans quoi nous pourrions être condamné à la stagnation, l’inaccompli ou même l’anéantissement.
La conscience avance par des traumatismes; à la fois à l’échelle de l’être comme à celle d’une société. Les tensions, de moindre intensité et violence que des traumatismes, peuvent nous aider à évoluer grâce à l’énergie qu’elles vont générer dans nos vies. leur temporalité plus large permet de ne pas les subir; en comprenant leurs sens et mettant en place les mesures nécessaires à leur dépassement. Car une tension subie et non dépassée peut finir par se transformer en traumatisme. Elle en contient d’ailleurs le germe dès son apparition.
Les changement de cycles, tels que celui que nous traversons, font apparaître de multiples tensions (environnementales, sociétales, économiques…) qui se reflétent dans nos parcours individuels provoquant, par exemple, des sentiments d’impuissance ou de haine. La résignation, la colère ou la peur sont toutes des impasses à ces situations.
La violence n’est qu’une résolution brutale et inconsciente du potentiel de flux génèré par la tension. Utiliser ce potentiel d’énergie pour la violence, c’est manquer son contenu initiatique et sa nature évolutive. Idem pour la résignation, symbolisant la fuite et le refus d’accueillir le potentiel du nouveau.
Utiliser ces tensions à la fois comme révélateurs du chemin d’évolution nécessaire et comme moteur de notre volonté de changement intérieur épargnerait une résolution explosive. La tension serait donc le carburant de notre évolution.