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« C’est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n’est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle qui vont être anéantis. »  Boris Mouravieff

 

Le pouvoir temporel peut être comparé à la tour de Babel. Dans la genèse,
peu après le déluge, alors qu’ils parlent le même langage, les hommes
atteignent une plaine et s’y installent. Ils entreprennent de bâtir une ville et
surtout une tour dont le sommet touche le ciel, c’est-à-dire se hisse au niveau de
Dieu. Alors ce dernier détruit la tour et brouille leur langue afin qu’ils ne se
comprennent plus, et les disperse sur la surface de la terre. Le projet humain a
échoué.

Ce mythe décrit l’orgueil des hommes de vouloir construire une tour si haute
qu’elle pourrait atteindre les cieux. L’homme deviendrait alors lui-même Dieu.
Mais elle est alors détruite et tous les hommes se retrouvent séparées, dispersés
et parlant des langues différentes.

Cette tour se construit à la fois verticalement par la spécialisation et la volonté
personnelle d’élévation, donnant aux hommes un avantage temporaire, mais qui
sera perdu dès que les conditions changent, rendant alors leurs spécialisations
inadaptées et leurs volontés humaines de puissance vaines. Elle se consolide
aussi horizontalement par la volonté universaliste de puissance centralisatrice égalisant et
uniformisant les êtres sur leurs mois inférieurs. Spécialisation verticale, universalisme horizontal.

Ce mythe de la tour de Babel représente l’ensemble des forces terrestres à
l’œuvre durant chaque cycle, forces ayant l’ambition de s’accaparer le pouvoir
temporel, de devenir immortel. Elle représente également notre propre égo
construisant son identité, son masque et son orgueil. Car nous sommes tous des
ouvriers de la tour de Babel, participant à la construction et la consolidation de
l’empire, sans même s’en apercevoir. Cette tour est tellement immense et
omniprésente, qu’elle en devient invisible. En fait, elle fait partie de nous. Elle
est notre part temporelle et matérielle à l’œuvre dans le monde. Il n’y a alors
plus de séparation entre le créé et le créateur, entre l’empire et notre égo. Nous
sommes tous à un degré plus ou moins grand des participants aux aspects
égotiques et matérialistes de notre société, de notre civilisation.

A chaque cycle, la tour se construit. A chaque cycle, une force matérialiste en prend possession et la construit. C’est lorsqu’elle est la plus grande et en apparence la plus puissante, la plus despote et la plus sévère, qu’elle est en fait la plus fragile. A chaque fin de cycle, elle est anéantie par les forces cosmiques à l’œuvre, faisant disparaitre tous les éléments temporels qui n’ont plus lieu d’être. Afin que le nouveau cycle puisse se construire sur des bases épurées et saines. Cette tour, c’est donc l’empire, mais c’est aussi notre égo.

A chaque cycle, cette tour canalise les forces matérielles qui seront anéanties à
la fin du cycle. Nous ne pouvons donc pas éliminer les forces matérialistes détruisant  la planète et cherchant à nous contrôler totalement à posséder nos âmes jusqu’à nous faire disparaitre. Car le parasite exploite son hôte jusqu’à sa mort.

A chaque cycle, ces forces maléfiques s’incarnent, se révèlent dans la matière et terminent leur tour de roue. Si les humains réussissaient à se débarrasser de leurs élites actuelles, aussitôt d’autres apparaitraient. Ces puissances terrestres se détournent des voies célestes, renforcent uniquement leur puissance extérieure au détriment d’un vide intérieur de plus en plus profond. Leurs facultés et leurs pouvoirs se manifestent
durant le temps de l’illusion, puis s’arrêtent à la fin de chaque cycle.

Babel signifie confusion. Lorsque l’homme pense qu’il peut comprendre et
contacter le divin par des moyens extérieurs à lui-même, ou par des moyens
purement mental ou psychique, le résultat est toujours la confusion. C’est
seulement par sa vérité intérieure et l’Esprit qu’il peut caresser le plan de
l’éternité, s’enrichir de vérités spirituelles, et atteindre la perfection de
l’équilibre, de la paix, de sa puissance intérieure. Bref atteindre enfin le
royaume des cieux.

La tour de Babel c’est l’empire, c’est notre égo. Sa place est divinement juste.