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Un drame est un événement tragique. Il évoque de l’opposition, donc une perspective binaire, un élément adverse, un conflit, un choc entre deux réalités. Mais le drame peut devenir inutile, conduisant la conscience vers des territoires qui vibrent très bas.

C’est dans la mise en distance et les nuances que la drame cesse d’avoir un pouvoir sur nous, cesse d’exercer une réactivité émotionnelle. Pouvoir examiner le drame et les raisons de la forte résonance en nous nécessite une relation débarrassée du poids et de l’intensité du drame. Pouvoir observer tout en se laissant toucher, ce type de réaction devient signe de maturité et de sagesse. 

Ne pas s’engager dans ses propres drames, mais aussi ne pas s’engager dans les drames des autres. Cesser de participer au théâtre des apparences et des émotivités sans fin permet de se désidentifier et explorer notre paysage émotionnel pour grandir en conscience.

L’amplification émotionnelle des scènes de nos vies n’a plus d’influence, le théâtre devient une source de jeux psychologiques et de connaissance de soi. Par un équilibre entre la raison et le sentiment, la tête et le coeur, la logique et l’intuition, la drame devient un centre d’études, les émotions des sources de conscience.

Il n’y a plus de réactions mécaniques, mais de mises en lumière. Libéré des poids du drame, il est enfin possible de vivre notre vie émotionnelle comme une base fondamentale de la conscience et de la vie spirituelle. S vécu avec de la discipline, de la régularité et du discernement, de la compassion et de la patience, les drames sont déconstruits. Ils peuvent révéler leurs informations comme autant de projections extériorisées de nos ombres et de nos mémoires. La charbon se transforme en bijou.