Nous percevons la réalité comme une séance de cinéma : tous les spectateurs regardent l’écran sur lequel est projeté le film, ils ne voient même que cela et ils y croient. Tout le monde a le même comportement et le même regard. Et pourtant, la source de l’image projetée se trouve derrière eux. Le plus important est le projecteur, car c’est la source. Et pourtant elle est invisible et ignorée de tous. Et pour cause, car le projecteur est au fin fond de la salle, derrière un mur dans l’obscurité totale. 

Les spectateurs doivent se détacher du film afin de se souvenir du projecteur et de sa réalité. Il suffit de se souvenir que ce n’est qu’un film afin de se tourner et percevoir la source du spectacle. Ce retournement ne modifie pas le film mais change la perception des spectateurs.

Notre réalité est ternaire. Mais nous regardons uniquement le manifesté final qui est notre réalité matérielle. Car il y a le résultat matériel visible et sa source invisible. Et entre les deux, un rayon qui traverse la salle. La réalité ternaire contient donc trois parties : la source invisible, la projection toujours invisible et son projeté final visible. Le film, tel une illusion de spectacle, étant le résultat final de tout ce processus de création.

Les films peuvent changer, quelque soient leurs styles, leurs ambiances et leurs publics. Mais ce processus ternaire de projection / création reste immuable. De la même manière, notre réalité peut changer et notre environnement visible objectif peut varier de fond en comble, mais le processus divin de création reste inchangé et éternel.