« le vrai travail ésotérique commence seulement après que le néophyte soit passé par une faillite générale »

Boris Mouravieff

Tant que l’être extérieur demeure dans la vie du monde, il n’a pas besoin de procéder à une introspection qui le conduise à faire face à ses profondeurs, qui il est réellement. Dans les rares cas où des circonstances fortuites le mettent momentanément en face de lui-même, il détourne son regard mental pour retourner aussitôt vers l’image qu’il s’est créé de lui.

Cela procède d’un mensonge systématique à soi-même. Mais l’être extérieur est né dans le mensonge, vit dans le mensonge et meurt dans le mensonge. Car il est totalement étranger à sa vérité intérieure. Seul le douloureux travail intérieur, entraîné par la vie, est susceptible de le conduire hors de cette illusion dans laquelle il vit. Mais il cessera alors d’être extérieur.

Le décalage peut être tellement fort entre le mensonge extérieur et la vérité intérieure au sein de l’être, que parfois les tensions qui en résultent mènent à la rupture : burn-out, dépression, accident… La vie extérieure mène alors à la banqueroute morale. La construction de l’être s’étant faite exclusivement de l’extérieur, la démolition de cette structure est indispensable pour évacuer le mensonge et les illusions, et laisser émerger la vérité.

Une fois le contact avec l’intériorité effectué, le vrai travail des profondeurs peut débuter. C’est un changement de paradigme.