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L’individu occupe la place centrale, il est différent du groupe socio-culturel. Son identité personnelle passe avant celle du groupe. Mais en quoi peut-il être différent et se distinguer de la multitude ? Quelles différences entre individualité et individualisme ?

L’individualité exige de se distinguer du groupe sans s’y comparer. C’est le sentier de l’âme unique à chacun et pourtant présent en tous, c’est la voie intime et pourtant universelle.

L’individualisme suppose de se séparer du groupe tout en s’y comparant. C’est l’autoroute du système, la vie le long du courant dominant, la voie déjà tracée et en roue libre au milieu du flux majoritaire.

L’individualité c’est le grand moi, appelé également le Soi. Il ne peut pas se comparer à son environnement et ses semblables car il vit en fonction de lui-même. Il s’appartient pleinement car il vit à partir de son centre intérieur.

L’individualisme c’est le petit moi, appelé également l’ego. Il vit en fonction du monde, simple reflet de son environnement, produit interchangeable et standardisé de son époque. Il ne s’appartient pas car il vit à partir de l’extérieur de lui-même.

L’individualité c’est l’être unique. Il s’est intériorisé pour ensuite extérioriser sa nature profonde unique. Il s’est libéré de son conditionnement et de lui-même.

L’individualisme c’est l’être semblable. Il reste extériorisé et reflète l’environnement qui l’a façonné. Il est prisonnier de ses conditionnements, de ses addictions et de lui-même.

L’individualité est dictée par la singularité. L’individualisme est dicté par les passions.

L’individualité c’est le résultat d’un cheminement spirituel où l’être se distingue du groupe, il n’est plus pour ou contre, mais simplement lui-même.

L’individualisme c’est un phénomène sociologique, le triomphe de l’égoisme. L’être réagit vis à vis du groupe, il est contre. Mais cette posture est en réaction, en fonction de la société. En Occident, l’individualisme commence avec l’émergence de la bourgeoisie. Elle continue avec d’autres tendances sociologiques, dont l’anarchisme individualiste. C’est la recherche de privilèges et de différences, la captation exclusive des ressources, la lutte politique.

L’individualité sacralise l’égalité de tous les individus. Il n’existe pas de supériorité ni d’exclusivité. L’individu est libéré du groupe, mais il existe la possibilité de coopération et de solidarité. Les échanges s’effectuent au même niveau. La liberté et la cohésion existent mutuellement. C’est une organisation de société en cercle.

L’individualisme suppose une forme de séparation, dans une logique de supériorité et de droits supérieurs, une hiérarchie de prédation. Les échanges sont à sens unique, de l’être supposé inférieur à l’individualiste. C’est une organisation de société en pyramide. 

Les 2 se sont séparé du groupe : l’individualité est le résultat d’une personnalisation de la pensée. L’individualisme est le résultat d’un sentiment de privilège et d’égoisme.