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Toute forme de narration spirituelle raconte d’une certaine manière la relation de l’âme au corps. L’âme accomplit des cycles de descentes vers le corps matériel et de retour vers le monde de l’esprit. Ces cycles étaient connus des systèmes philosophiques grecs tel que le platonisme sous le nom de kuklos (cyclos) anagkes, « les cycles de la nécessité ». L’évolution globale humaine, prise dans le sens philosophique réel des anciens, est sous l’impulsion de ce qui devrait être appelé une nécessité divine.

L’âme avance vers son destin céleste, étape par étape, cycle après cycle, par la nécessité de sa nature propre. Évolution et nécessité se rejoignent dans une logique cosmique bonne pour l’âme . L’accomplissement s’effectue par son pèlerinage autour du cercle du cosmos, à travers ses cycles.

La fin d’un cycle est son aboutissement. L’apocalypse, la fin de la création humaine selon l’eschatologie chrétienne, signifie déchirement du voile, révélation. A la fin de tout cycle, toutes les composantes de ce cycle connaissent leur aboutissement et sont révélées. Toutes les mémoires, les inaccomplis, les actions, les événements composant ce cycle remontent à la surface de l’existence et sont dévoilées.

A certains moments des problèmes nous frappent, souvent d’une manière violente et grave, pouvant remettre en question certains aspects de nos vies. Ce sont souvent des marqueurs de changement de cycles, individuels ou collectifs (famille, nation, civilisation…). Ces mémoires (re)surgissent. En s’incarnant face à nous, elles peuvent être enfin conscientisées et libérées. Car ces mémoires sont pour la plupart du temps inconscientes et n’ont rien à voir avec nos vies personnelles ; traumas oubliés dans les profondeurs de l’inconscient, secrets de familles enterrés depuis parfois plusieurs générations…

Mais le fait de les conscientiser signifie que la nature profonde des difficultés peut être comprise et que leurs enseignements ont été intégrés. Par une perception impersonnelle et détachée de toute intensité dramatique de ces épreuves, il est alors possible de comprendre leurs significations et d’être transformé. Ces mémoires auront rempli leurs rôles et ne reviendront plus jamais dans le système familial ou collectif.

Dans cette fin de cycle que nous vivons actuellement, les vies de beaucoup de monde deviennent très compliquées et problématiques. Cette fin de cycle a une portée à la fois individuelle et collective. En traversant de manière consciente ces turbulences, il est possible de déceler des mémoires pouvant être transcendées. Les périodes difficiles peuvent donc devenir évolutives. A cette condition.